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Etes-vous en train de filer tout droit vers la dépression ?

Les 6 mécanismes méconnus du cerveau qui aspirent votre énergie vitale durant le confinement

Les 6 mécanismes méconnus du cerveau qui aspirent votre énergie vitale durant le confinement...

Vous connaissez Grégoire. Peut-être pas personnellement, mais vous l'avez déjà croisé. Citadin jusqu'au bout des ongles. Le poil savamment hirsute. La barbe cool. Trentenaire ou quarantenaire, ce n'est pas très clair. Grégoire est un mec super sympa. Détendu. Philosophe. D'ailleurs il like régulièrement des posts de mantras zen sur Insta.

Bon, là tout de suite, il n'est pas sur Insta. Il a la tête entre les mains et il hésite. Installer la chambre des enfants à la cave ou les abandonner dans le bois de Vincennes ? Autour de lui, tout n'est que ruine, tristesse et désolation. Un paquet de chips éventré traîne sur la moquette. Les mégots de la veille empuantissent la pièce, écrasés dans un pot de yaourt bulgare à moitié entamé. Et la télécommande de la télé est devenue tellement poisseuse que les touches sont imprimées sur le cuir du canapé blanc.

Après 2 semaines de confinement, il est devenu nettement moins philosophe, le Grégoire.

Si confinement rime avec raffinement, alors sans doute faudrait-il employer un autre mot. Claustration peut-être. La rime est plus dans le thème: castration, frustration, dépression…

Ne lui jetons pas la pierre, à ce pauvre Grégoire. Déjà, il n'a pas besoin de ça. Et puis, si l'on exclut le cas de telle ou telle connaissance vaguement sociopathe, force est de constater que cette claustration n'est pas sans effet sur notre moral à nous aussi. Déprime plus ou moins profonde, plus ou moins régulière, irritabilité accrue, stress, sommeil perturbé, productivité en berne : chacun cochera les cases qui lui correspondent.

Notre Président nous a aimablement proposé de lire des livres pendant le confinement. Ce n'est pas une mauvaise suggestion. Mais, entre nous, on ne va pas se mentir: ça risque quand même de ne pas suffire. Alors, avant de finir goulûment la dernière aventure de Oui-Oui et son ami Potiron, on pourra avec intérêt se demander : mais diable, quels sont donc les mécanismes psychologiques qui font que, moi le gros dur, moi la femme rationnelle, moi le businessman with everything under control, je commence à traîner en slip toute la journée ?

Puisqu'il y va donc de la réputation d'élégance de la France, alors n'hésitons plus et dévoilons sans attendre 6 clefs pour comprendre quelles sont les termites mentaux qui parviennent à vermoudre notre sérénité. Une plongée passionnante dans la psychologie afin de briller à votre prochain whatsappéro. Et éventuellement recouvrer un moral d'airain. (La clef numéro 6 est incroyable !).

Clef #1 C'est pas moi, m'dame, c'est Darwin !

Fermez les yeux et remontez votre arbre généalogique. Bien haut. Encore plus haut ! Voilà, vous le visualisez grand-papa ? C'est celui avec sa peau de bête, son gros bâton et son air bas de plafond. Il n'a pas l'air très marrant. Pourtant, il avait un frère qui était tout le contraire. Un vrai comique, lui. Ah, on ne s'ennuyait pas à la veillée avec lui, tiens ! Mais ce frère est mort. Il n'avait pas trop anticipé le refroidissement de la planète, tout occupé qu'il était à faire le pitre et à se dire que tout irait bien. Il est sorti un jour sans sa peau de bison. Il a attrapé froid et il a passé l'arc à gauche quelques jours plus tard. Grand-papa, c'était tout le contraire. Toujours inquiet, toujours pessimiste. Et c'est ce qui l'a sauvé des hivers longs et terribles parce qu'il était inquiet et prévoyant. Et bien devinez quoi, c'est ce grand-papa qui vous a transmis ses gènes. Des gènes qui laissent une large place au stress, à l'inquiétude, à la méfiance. Les gènes de la survie. Et un héritage qui se manifeste tout particulièrement dans les temps difficiles comme aujourd'hui et vous expose à des émotions négatives qui, à force, peuvent miner le moral.

En même temps, consolez-vous: c'est aussi grâce à ces gènes que vous avez tout un stock de papier-toilette dans le placard.

Clef #2 Tous ensemble, tous ensemble !

L'autre facteur qui a permis la survie de grand-papa, c'est qu'il ne vivait pas tout seul. Il pouvait compter sur grand-maman qui n'avait pas son pareil pour estourbir les sangliers d'un revers de la main. Il pouvait faire appel au savoir-faire du cousin pour l'aider à isoler sa hutte du froid. Une isolation pour un heureux.

Le cerveau humain, afin de favoriser la constitution de groupes sociaux propices à la survie, s'est ainsi câblé pour que nous associions interactions sociales et plaisir. Comme l'ont brillamment démontré Grant et Glueck dans une étude menée sur 80 ans, vie sociale, bonheur et santé sont incroyablement corrélés.

Sauf ces derniers jours où santé et vie sociale ne font plus bon ménage. Il s'agit donc de réinventer les modalités de sa vie sociale.

Clé #3 Vous avez 2534 nouvelles notifications

Avez-vous déjà fait un tour sur un char Leclerc, au poste de tireur ? Bon, peut-être pas tous. Mais peut-être avez-vous déjà testé un bon jeu de réalité virtuelle ? Si c'est le cas, il est très possible que vous ayez attrapé le mal de mer. L'explication est simple : votre corps et votre regard vivent simultanément deux réalités qui ne correspondent pas et ça détraque votre équilibre interne.

Le confinement produit un peu le même effet : le télétravail sur Skype, les notifications WhatsApp, Facebook, France Info ou autres nous sollicitent en permanence à un niveau inégalé. Si le corps est confiné, la tête est partout à la fois. Et ce bombardement produit un écartèlement entre ce que ressent notre corps d'une part et ce que fait notre tête d'autre part. Cet écartèlement est une source majeure de stress et d'anxiété. Il s'agit donc un peu de retrouver les règles du théâtre classique avec une unité de temps, d'espace et de lieu…

Clé #4 Complètement glucose…

Un juge qui a faim est un juge sévère. C'est ce qu'a révélé une étude israélienne montrant qu'un accusé se présentant pour une remise en liberté conditionnelle à l'heure du casse-croûte n'avait aucune chance de voir sa demande aboutir. C'est physiologique: notre capacité à être juste, à prendre du recul et à analyser fond comme du beurre au fil des heures car le cerveau n'a qu'une énergie limitée pour ces fonctions. Ce phénomène s'appelle l'épuisement du moi.

Or précisément, dans l'environnement qui est le nôtre aujourd'hui, notre cerveau est beaucoup moins en mode "pilote automatique" qu'en temps habituel. Il faut penser à tout : faut-il maintenir cette mission chez mon client ? Ai-je bien pris mon attestation ? Combien de temps le virus peut-il rester sur cette bouteille de bière ? C'est quoi déjà le théorème de Thalès ? Cette suractivité cognitive épuise considérablement notre cerveau (phrase à retenir pour l'apéro de ce soir. Elle fait son petit effet.). Un épuisement qui se traduit physiquement et moralement et qui se combat avec du glucose (ça tombe bien, vous avez probablement stocké des kilos de pâtes) et la mise en place de nouvelles routines.

Clé #5 La guerre dans son canapé

On a vu qu'il existait un risque d'écartèlement entre la vie du corps et celle de l'esprit. Mais le confinement possède bien d'autres raffinements en termes de petits supplices psychologiques ! Comme celui de la dissonance cognitive. Un phénomène d'inconfort psychologique qui se produit quand nos actes et nos pensées ne sont pas en cohérence. Et un phénomène qui peut s'avérer aussi difficile à supporter que la faim, si l'on en croit le spécialiste de la chose, Léon Festinger. Dans notre vie de reclus, cette dissonance se matérialise entre l'atmosphère incroyablement anxiogène dans laquelle on baigne et un quotidien qui, lui, pour beaucoup d'entre nous, s'apparente simplement à longue après-midi dominicale. Car si nous sommes en guerre, alors la guerre du Président Macron ne ressemble pas vraiment à celle du Président du Conseil Clemenceau, telle que nous l'avons apprise dans nos livres d'histoire. Et bien paradoxalement, cette déconnexion entre la réalité du monde extérieur et celle de notre cocon familial induit un inconfort psychologique majeur.

Soulignons, malgré tout, le côté positif de cette dissonance : les psychologues ont remarqué que les sujets soumis à une forte dissonance avaient le réflexe inconscient de se laver les mains, comme pour se purifier de ce désalignement intérieur. Un geste salvateur en ce qui nous concerne !

Clé #6 L'école de la résignation

La liberté, c'est la possibilité de choisir. Et pouvoir choisir, c'est contrôler son destin. Alors quand on vit dans un pays où l'on peut choisir entre 1200 fromages différents, on prend vite l'habitude d'être en maîtrise des choses. Cette liberté de pouvoir tout choisir, et donc tout contrôler, est même devenue l'un des principaux marqueurs de nos cultures occidentales. De la couleur de ses chaussettes à son député, on a le choix pour tout. Idem pour le Président, que certains préfèreront coulant plutôt que fait à cœur.

Or, pour la première fois pour beaucoup d'entre nous, on n'a pas le choix. On subit. Et on ne sait même pas combien de temps ça va durer. Alors certes on essaie de pallier cet enfermement. On tente ainsi diverses tactiques, diverses activités, mais bien souvent, on retombe dans une forme d'abattement. Ces échecs subis dans un environnement que l'on ne contrôle pas conduiront les deux tiers d'entre nous à une résignation complète à la déprime. C'est ce qu'ont montré maintes études des théoriciens de l'impuissance apprise. "De toute façon, il n'y a rien à faire, je vais déprimer jusqu'à la fin du confinement".

Voilà ! Vous connaissez désormais les six clefs qui verrouillent votre optimisme, votre joie-de-vivre et votre sérénité. Il s'agit maintenant de les tourner, car, oui, elles se tournent !

Mais il y a souvent loin de la raison à l'action… Pour passer à l'action, privilégiez donc une démarche structurée et en équipe plutôt qu'individuelle.

C'est souvent le premier pas le plus difficile à faire. Et le premier pas, c'est peut-être de nous en parler ? Nous accompagnons les équipes qui souhaitent développer leur résilience collective et retrouver un état d'esprit serein et positif.

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#SciencesComportementales #Résilience #Confinement